Nicolas Puech, héritier de la maison Hermès, s'engage dans une vaste bataille juridique contre LVMH et son patron, Bernard Arnault. Ce conflit, initié près de quinze ans après un achèvement controversé dans l'acquisition d'actions d'Hermès, pourrait se solder par un préjudice estimé à 14,3 milliards d'euros.
Résidant en Suisse, Puech accuse son ancien gestionnaire de fortune, Éric Freymond, décédé récemment, d'avoir illégalement transféré ses actions au profit d'Aarnault et de LVMH. En parallèle, une enquête pénale est toujours en cours à Paris, investiguant les allégations d'escroquerie et de conflit d'intérêts, rapporté par Le Figaro.
Agé de 82 ans, Puech rappelle que son engagement en justice vise non seulement à récupérer ses six millions d'actions en question, mais également à obtenir réparation pour le préjudice subi, chiffré à plusieurs milliards. Son assignation a été déposée le 15 mai 2025, et il a depuis demandé un sursis en attendant l'issue de l'affaire pénale en cours.
« Ce dossier met en lumière la vulnérabilité des actionnaires face aux jeux de pouvoir dans les grandes entreprises », explique Rachel Bénard, avocate spécialisée en droit des affaires. « Si les accusations de Nicolas Puech sont fondées, cela pourrait ouvrir la porte à des enquêtes plus larges sur les pratiques d'acquisition dans le secteur du luxe », ajoute-t-elle.
La prochaine audience, qui abordera les aspects procéduraux de ce dossier, est prévue pour le 19 février 2026. D'ici là, l'issue de cette lutte pour la restitution d'un patrimoine familial pourrait bien redéfinir les enjeux du secteur du luxe français, où la rivalité entre Hermès et LVMH alimente une saga médiatique captivante.
Certains experts du domaine s'interrogent sur les implications que pourrait avoir cet événement pour l'image de LVMH. « Une telle affaire peut semer le doute dans l'esprit des investisseurs », souligne Françoise Dubois, analyste financière. « Si la réputation de LVMH s'en trouve affectée, cela pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses », conclut-elle.







