Le parquet européen a annoncé le 3 décembre l'inculpation de Federica Mogherini, l'ancienne cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, dans une affaire de favoritisme entourant l'attribution d'un contrat de formation de futurs diplomates au Collège d'Europe, dont elle est actuellement la rectrice.
Aux côtés d'elle, deux autres personnes ont également été inculpées : Stefano Sannino, un haut fonctionnaire de la Commission européenne, et le directeur adjoint du Collège. Tous trois ont été interpellés à Bruxelles et remis en liberté sous conditions, après une journée d'auditions par la police judiciaire belge.
Dans un communiqué, le parquet a précisé que les accusations portées contre eux concernent des faits de fraude, de corruption, de conflits d’intérêts et de violation du secret professionnel. Des perquisitions ont été effectuées au siège du service diplomatique de l'UE (EEAS) à Bruxelles ainsi qu'au Collège à Bruges et aux domiciles des suspects.
Cette enquête se concentre sur des suspicions de favoritisme dans l'attribution d'un programme de formation pour futurs diplomates en 2021-2022, qui aurait pu bénéficier d'un traitement privilégié. Des enquêtes menées par des médias tels que Le Monde font état d'informations indiquant que le Collège d'Europe avait été avisé à l'avance sur les critères de sélection, ce qui soulève de graves questions sur l'intégrité du processus.
Le Collège d'Europe, fondé à Bruges, est réputé pour former des fonctionnaires européens. Dans un communiqué, l'établissement a affirmé qu'il coopérait pleinement avec les autorités et que ces événements pourraient avoir des répercussions sur sa réputation. Les observateurs de la politique européenne voient dans cette situation un signal fort sur la nécessité de transparence et d'éthique dans les processus d'attribution de contrats publics.
Cette enquête, supervisée par le parquet européen, qui est une nouvelle institution indépendante de l'UE chargée de lutter contre la fraude et la corruption, met en lumière des enjeux cruciaux concernant la gouvernance au sein des institutions européennes. Le parquet a été créé pour renforcer les capacités d'enquête sur les infractions aux intérêts financiers de l'Union, compétences qui n’étaient pas disponibles pour l'Office européen de lutte antifraude (OLAF).







