Un abattement de moins en moins justifiable
Initialement mis en place pour compenser les frais professionnels des retraités, l'abattement fiscal de 10 % est aujourd'hui contesté. Sa justification principale—les dépenses liées à une ancienne activité professionnelle—semble désuète, selon de nombreux experts. Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites, estime que la suppression de cet abattement pourrait générer près de 4 milliards d’euros d’économies annuelles, une somme qui pourrait alléger la pression budgétaire pesant sur l'État.
Des conséquences inégales parmi les retraités
La fin de cet abattement ne frappera pas tous les retraités de la même manière. Les **retraités modestes**, généralement peu ou pas imposés, ne ressentiront pas cet impact. En revanche, les **retraités à revenus élevés** pourraient faire face à une augmentation significative de leur imposition, avec des hausses oscillant entre 700 et 800 euros par an pour les 20 % les plus riches, comme l'indique Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le gouvernement envisage potentiellement une exonération partielle pour atténuer cet effet sur les petites retraites.
Un débat sur l'équité fiscale et ses risques connexes
La suppression de l'abattement fiscal soulève des questions d'équité fiscale. Patrick Martin, président du Medef, considère comme « aberrant » le maintien d'aides fiscales réservées à une tranche de la population majoritairement inactive. Toutefois, cette mesure pourrait refroidir la consommation, essentielle à la dynamique économique, puisque les retraités aisés sont fréquemment de gros consommateurs dans divers secteurs.
De plus, la mesure pourrait engendrer des tensions sociales dans une population déjà contrariée par des réformes successives. Les retraités sont un électorat influent, et toute perception d'injustice fiscale pourrait générer des mobilisations significatives dans un climat déjà fragile.
Face à cette situation, les retraités peuvent commencer à anticiper ces changements fiscaux. Il est donc recommandé d'explorer diverses stratégies, telles que:
- Réaliser un audit fiscal personnel pour évaluer l'impact potentiel de ces changements.
- Optimiser ses placements en se tournant vers des produits d’épargne exonérés d'impôts.
- Adapter son budget pour maintenir une marge de manœuvre en prévision d'une éventuelle hausse des impôts.







