La Dordogne, avec ses 503 communes, s'interroge sur l'avenir de ses écoles rurales dans un contexte démographique en déclin. L'Observatoire des dynamiques rurales (ODR), créé dans le cadre du plan national France Ruralités, s'efforce de repenser le système éducatif en se centrant sur le bien-être des enfants, comme l'affirme Nathalie Malabre, directrice académique des services de l'Éducation nationale.
Présidé par la Dasen et la préfète Marie Aubert, l'ODR rassemble divers acteurs, notamment des représentants de l'État, de la Caisse d'allocations familiales, et des associations de maires. Cette collaboration vise à envisager des solutions adaptées aux défis contemporains, notamment l'évolution des besoins éducatifs et la réalité des classes uniques.
En effet, les chiffres parlent d'eux-mêmes : une diminution de 514 élèves dans le premier degré est attendue pour la rentrée 2025, et ce chiffre pourrait atteindre 560 en 2026, selon l'Insee. Cette rétrogradation soulève des questions sur la viabilité des écoles isolées qui peinent à attirer des enseignants. Les classes multi-niveaux, qui regroupent parfois jusqu'à sept niveaux d'âge, rendent difficile un apprentissage de qualité.
Nathalie Malabre évoque les inégalités créées par le soutien aux écoles rurales fragiles, où des classes sont souvent surchargées pour compenser celles à effectif réduit. Cela soulève des interrogations sur le modèle de regroupement pédagogique intercommunal (RPI) qui semble inadapté à la réalité démographique actuelle.
« Je n’ai aucun plan de fermeture d’école », rassure Malabre. « Cette réorganisation se fera en concertation avec les élus. »
Les maires, eux, voient l'école como un enjeu crucial pour attirer de nouvelles familles. Bruno Lamonerie, président de l'Union des maires, met l'accent sur la nécessité d'éviter des décisions brutales concernant la fermeture d'écoles, soulignant que l'intérêt des enfants doit primer.
Les syndicats s'expriment également sur le sujet. La FSU-SNUipp exprime son inquiétude face aux propositions de réorganisation, dénonçant un potentiel démantèlement des écoles rurales. Le syndicat appelle à utiliser la baisse du nombre d'élèves comme une opportunité pour alléger les effectifs en classe et améliorer la qualité de l'enseignement à l'échelle du département.
En revanche, le SE-Unsa reconnaît la nécessité d'une discussion collective pour définir l'avenir de l'école en Dordogne. Hélène Maleterre souligne l'importance d'une approche nuancée qui ne cherche ni à centraliser tous les RPI dispersés, ni à maintenir une dispersion à tout prix.
À l'aube des élections municipales, les discussions restent en suspend. L'ODR devra naviguer entre les attentes des élus, les besoins des enseignants, et les droits des enfants pour créer un système éducatif équilibré et durable dans les années à venir.







