Ce lundi 8 décembre 2025, les États membres de l'Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour entériner une révision majeure de leur politique migratoire, sous l'influence croissante de la droite et de l'extrême droite. Cette réforme ouvre la voie à l'établissement de centres d'accueil en dehors des frontières de l'UE, où les migrants dont les demandes d'asile sont rejetées seront envoyés.
Lors de cette rencontre, les ministres de l'Intérieur ont donné leur aval à trois propositions présentées par la Commission européenne visant à encadrer plus rigoureusement les arrivées et les expulsions de réfugiés. La réforme s'inscrit dans un contexte où, malgré une baisse des entrées irrégulières — environ 20 % de moins par rapport à l'année précédente —, la pression sur les responsables politiques n'a cessé d'augmenter.
Magnus Brunner, le commissaire européen, a souligné l'importance de redonner aux citoyens un sentiment de contrôle face à la situation migratoire. « Il est crucial que nous agissions pour maîtriser ce qui arrive chez nous », a-t-il insisté, suscitant des réactions vives de la part de la gauche et d'organisations humanitaires qui dénoncent des violations potentielles des droits humains.
« Plutôt que d'investir dans la sécurité et l'inclusion, l'UE choisit des dispositifs dangereux qui risquent d'aggraver la situation des personnes vulnérables », a averti Silvia Carta de la PICUM, une ONG militairement impliquée dans les droits des migrants.
Une série de sanctions plus strictes a également été adoptée, notamment des délais de détention prolongés pour les migrants qui refusent de quitter l'Union européenne. En outre, l'UE prévoit de renvoyer des demandeurs d’asile vers des pays jugés « sûrs », même s'ils n'en sont pas originaires. Ces mesures soulèvent des préoccupations quant à leur légalité et leur efficacité, avec des États comme la France et l'Espagne appelant à une réflexion plus approfondie.
En parallèle, les Vingt-Sept se sont mis d'accord sur un nouveau système de répartition des demandeurs d'asile pour alléger la charge des pays les plus touchés, tels que la Grèce et l'Italie. Dans ce cadre, les autres États membres seront tenus de relocaliser des demandeurs d'asile ou de verser une compensation de 20 000 euros par migrant non accueilli.
Cette réforme, qui a été d'autant plus facilitée par l'appui de la droite et de l'extrême droite, a soulevé des objections au sein de plusieurs pays, bien que la pression politique pour son adoption continue de croître. Les discussions autour de ces propositions auront des répercussions profondes sur la gestion des flux migratoires en Europe dans les mois à venir.







