Au Cameroun, les récentes déclarations de Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, sur la mémoire d'Anicet Ekane, un opposant décédé en prison le 1er décembre, ne laissent personne indifférent. Dans une interview diffusée sur PRC TV, une chaîne proche du pouvoir, Nji a affirmé qu'Ekane n'était "ni martyr, ni héros". Cela a immédiatement soulevé une vague de réprobation dans le pays.
De nombreux observateurs et journalistes, tels qu'Henriette Ekwe, proche d'Ekane, ont exprimé leur consternation. Ekwe a réagi en déclarant : "Je suis choquée et en colère". Haman Mana, rédacteur en chef d'un quotidien camerounais, a même décrit les propos de Nji comme un "avoeu de crime" et un manque de respect flagrant envers la victime.
Cette controverse prend racine dans les circonstances troublantes de la mort d'Ekane, déjà contestée. Le ministre a insinué qu'Ekane, conscient de son état de santé fragile, aurait dû éviter de s'opposer au régime actuel et a critiqué son soutien à Issa Tchiroma Bakary, un autre opposant. Cette position a provoqué un accroissement des tensions, actif dans un pays meurtri par des crises politiques et sociales.
La réprobation n'est pas seulement populaire ; des éléments au sein même du gouvernement défendent Nji, affirmant qu'il est "un homme de convictions". Cependant, des experts tels que Jean-Michel Djané, spécialiste des affaires camerounaises, soutiennent que ce type de discours attise les divisions au sein de la société et rend encore plus difficile le dialogue nécessaire au Cameroun.
Au cœur des débats, la mémoire d'Anicet Ekane reste un point de discorde : sera-t-il considéré comme un martyr dans le combat pour la démocratie au Cameroun ? Les réactions à ces propos, allant de la colère à la frustration, témoignent de la tension toujours palpable dans un pays cherchant désespérément un avenir meilleur.







