La tension entre Washington et Caracas reste à son paroxysme. En réponse aux frappes américaines ayant causé la mort de 87 personnes dans les Caraïbes, l'armée vénézuélienne a annoncé l'incorporation de 5 600 nouveaux soldats, une décision qui souligne une perception croissante d'une menace militaire. Le déploiement par les États-Unis d’une force navale significative dans la région, comprenant le plus grand porte-avions du monde, a suscité une réaction forte de la part du gouvernement vénézuélien.
Lors d'une cérémonie à Fuerte Tiuna, à Caracas, le président Nicolás Maduro a exhorté à une mobilisation militaire accrue pour faire face à « l'impérialisme ». Le colonel Gabriel Alejandro Rendón Vílchez a déclaré : « En aucun cas, nous n’autoriserons une invasion par une force impérialiste ». Ce sentiment de préoccupation grandissant est partagé par plusieurs experts militaires, qui estiment que cette manœuvre pourrait intensifier encore les tensions déjà explosives.
« Au moment où l'impérialisme menace notre patrie, des milliers de jeunes choisissent de rejoindre les Forces armées nationales bolivariennes », a témoigné le général Javier José Marcano Tábata. Selon le dernier recensement, l'armée vénézuélienne compte environ 200 000 soldats, sans compter les 200 000 policiers, illustrant ainsi la force militaire du pays face à ce qu'il perçoit comme des provocations.
Des observateurs de la scène internationale estiment que les récentes frappes américaines sur des navires soupçonnés de narcotrafic visent en réalité à établir un précédent pour une intervention plus vaste. En effet, la stratégie américaine, qui pointe du doigt le Venezuela pour son rôle présumé dans le trafic de drogue vers les États-Unis, pourrait masquer des intentions plus profondes, comme l'indique l'analyse de l'expert en relations internationales, Dr. Eloi Kenzo, dans le journal Le Monde Diplomatique.
Enfin, un analyste de la situation politique en Amérique latine, M. Esteban Ramirez, souligne que l'accroissement des effectifs militaires pourrait également être perçu comme une tentative de Maduro de solidifier son pouvoir interne, alors que l'opinion publique pourrait s'avérer divisée. Ce contexte tendu invite à suivre de près l’évolution des relations entre Washington et Caracas, où chaque réaction pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité de la région.







