Ce mardi, l’Assemblée nationale se prépare à examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La partie consacrée aux dépenses va d'abord être votée, suivie du reste du texte. Cependant, les experts s'interrogent sur les répercussions d'un vote négatif, d'autant que la section des recettes a été adoptée grâce à l'absence de nombreux députés opposés. Une situation politique délicate se profile, alors que les deux chambres doivent impérativement parvenir à un accord sur une version commune, ce qui semble improbable en raison des divergeances avec le Sénat, notamment concernant la réforme des retraites.
Selon les analyses présentées par le ministère de la Santé, un rejet ne stopperait pas le versement des prestations ni le remboursement des soins. Toutefois, cela pourrait entraîner un déficit de la Sécurité sociale atteignant potentiellement 30 milliards d'euros, dépassant le chiffre de 25 milliards de l'année précédente. Ce scénario, dépeint par Pierre Pribile, directeur de la Sécurité sociale, serait susceptible de porter un coup dur à son financement, créant un risque économique accru.
Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a également mis en garde contre une possible "crise politique" si le budget n'est pas adopté, une déclaration qui résonne dans un contexte où les oppositions exigent des comptes, allant jusqu'à évoquer la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu pour tout échec lors de ce vote. Malgré cela, la porte-parole du gouvernement a rejeté cette hypothèse, soulignant que la démission n'aurait pas de fondement si le gouvernement choisissait de faire appel à l'article 49.3 de la Constitution.
Certains membres de la majorité, tout en étant préoccupés par une issue défavorable, prévoient un recours rapide à un budget en cours d'année, comme cela a été le cas en 2025. Néanmoins, une telle situation pourrait être mal perçue par le public, alors que les attentes pour des mesures sociales se font de plus en plus pressantes. Ainsi, le chemin vers un budget stable et accepté semble semé d'embûches, tant dans les échanges entre les députés que les sénateurs.







